dimanche 2 novembre 2025

Dia de remembrança

És el dia dels morts,
és el dia dels vius.
Dia de remembrança
dels amics traspassats.

Dia de lurs somriures
i de llurs tendres veus.
Dia del nostre esguard
que beu de llur mirada.

És el dia dels morts,
és el dia dels vius.
Un regal de la vida
als futurs traspassats.

La llengua de sa mare

És el dia dels morts,
el de Don Juan Tenorio
de Zorrilla el romàntic
i de Tònia mon àvia.

Records de la infantesa
al claustre de Maó,
baixant del seu carrer
cap al cor de la vila.

És dia de la vida,
del record dels anats
al món de la foscor
i del silenci va.

Pensant en la Marisa,
retrobo els seus mots,
quan ma mare parlava
la llengua de sa mare.

Sans bourse délier

J'ai retrouvé le rythme
de mes vers quotidiens.

Des distiques joyeux
pour remercier le monde.

Ou de petits quatrains,
sans bourse délier,

pour parler de l'amour
ou bien de l'amitié.

J'ai retrouvé l'entrain
qui préside aux journées.

Aux journées d'écriture,
sans bourse délier.

«Monsieur Bourret, on ne vous comprend pas...»

Les malheureux agents
ont perdu leur sherpa.
Ce guide souriant
qui jamais ne voulait

dominer son hôtel
mais proposer son aide
à chacune et chacun
huit heures de son temps.

Car il savait fort bien
que les écrans éteints
les agents reviendraient
au soleil du foyer.

Une bouffée de vie

Dans la haute futaie,
les arbres sont tout gris,
confondant leur écorce
avec leurs feuilles mortes.

Point de signe lugubre
dans cet alignement.
Le Jour des Morts approche
mais la vie est partout.

Jouant à cache-cache,
avec les troncs du bois
les enfants de Lionel
en marquent la prégnance.

Et leur regard brillant
ignore le silence
pour offrir à chacun
une bouffée de vie.



















photo : Lionel Itié

Fratrie

Mais que l'automne est beau
quand les feuilles roussies
sont comme une couronne
dominant la fratrie.

Le temps n'a plus de prise,
il est toujours midi,
au front de chaque horloge
où s'assemblent les cœurs.

Les cheveux sont distincts
mais les regards égaux.
Leur appétit de vivre
nous montre le chemin.










photo : Lionel Itié

samedi 1 novembre 2025

Soka tira

Quan els entrenadors
obliden les begudes
del nostre aperitiu.

Quan deixen de pensar
en les nombroses pizzes
del senyor President.

Quan fan de l'amistat
el ferment de llur força
i tiren com un sol.

Llavors són com uns bascos
jugant a soka tira
i guanyen els infants. 



















© Julia

Quand cesse la gravité...

Le rugby n'est qu'un jeu
mais un jeu de passion
quand il offre à chacun
un peu plus que son être.

Et l'on oublie un temps
la dure gravité
et les semelles lourdes
qui nous clouent au plancher.

Et il n'y plus grand chose
entre le gazon tendre
et le ciel qui bleuit
au-dessus des tribunes.

Un samedi matin,
à Palau la verrière,
j'ai vu la gravité
cesser sous un sourire.



















© Gaby

Memento mori

J'aime les mains qui serrent
un corps qui se replie.
On sent percer les os
sous les doigts qui étreignent.

Des bandes de couleurs,
des ombres charbonneuses.
Le regard est ôté
et les lèvres dessinent

le temps qui se suspend,
le désir qui ne veut
suivre le dessein
des os qui vous étreignent.



















© Jean-Philippe Henric

Natus silice

L'artiste est portefaix
du silex en éclats
qui dévoile en voilant.

Si l'index est un leurre
pour lecteurs égarés,
le biface ne ment.

Et l'artiste interprète
et l'artiste propose
au voyeur qui s'arrête

de délier sa bourse
pour relire en dessous
de la pierre affûtée.

Sous le verre la page,
le garamond infime
et l'avenir qui fuit.


















© Jean-Philippe Henric