Sept kilomètres...
Une fois, deux fois.
Puis quatre fois...
À pied, puis en vélo.
Le vélo du voisin.
Karim travaille dur,
auprès des tâcherons
d'une boucherie d'Elne.
Son père le surveille.
Il exige ses gains
dont il fait Dieu sait quoi,
Karim n'a que quinze ans...
Et puis un jour, miracle !
Un beau vélomoteur
l'attend pour le travail.
Le père a investi
les gains de l'apprenti
dans une mobylette.
Karim veut la montrer
et peut-être séduire
les filles d'Alenya.
Il se rend à la fête
sur son cheval d'argent
qu'il gare en évidence.
Mais le charme se rompt.
Son père l'enguirlande
et lui reprend l'engin,
arguant que son achat
n'est que pour le travail
et non pour la bamboche.
Depuis Karim chevauche
un cheval différent,
plus puissant et moins sage.
Et comme Périclès,
il visse sur sa tête
un casque de moto.
Moi je pense à son père,
à sa rudesse noble...
...et à sa maladresse.