De l'éphéméride patiemment effeuillée,
ne demeure qu'une mince feuille froissée
par mes doigts implorants. Tant de trésors
d'amitié offerts, de Paris en Provence,
de Languedoc en Catalogne et Baléares, ont
fait trembler mes mains et de joie pleurer
mes yeux pour que je frissonne à l'approche
de l'an neuf. Saura-t-il de la famille et des
amis m'apporter le doux commerce ? J'en fais le
serment solennel, avant de m'enivrer au vin de
pêche et de raisin blanc. Puis de ma manche, je
tire l'éphéméride que m'a offerte de Vinsobres
un poète ami.
lundi 31 décembre 2018
lundi 10 décembre 2018
Nervures
Sous le papier ivoire, reliant les lettres
serrées, épousées par les ligatures, des raies.
Fines, parallèles, cassant la linéarité du propos
et lui donnant structure, gracile architecture.
Nervures de la pâte séchant dans le bac, lentement,
avant l'empreinte grasse et le massicot soudain.
Relief du long processus qui des linges portés, usés
devenus chiffons elimés, baignés, triturés, broyés,
a produit ce papier si fin au toucher de vélin. Nervures
où, un jour, je choisis de t'écrire. Pour ne plus te quitter.
serrées, épousées par les ligatures, des raies.
Fines, parallèles, cassant la linéarité du propos
et lui donnant structure, gracile architecture.
Nervures de la pâte séchant dans le bac, lentement,
avant l'empreinte grasse et le massicot soudain.
Relief du long processus qui des linges portés, usés
devenus chiffons elimés, baignés, triturés, broyés,
a produit ce papier si fin au toucher de vélin. Nervures
où, un jour, je choisis de t'écrire. Pour ne plus te quitter.
jeudi 6 décembre 2018
Une violette de Toulouse
Noyé dans le sucre, le reflet
mauve a perdu la grâce de la brise,
il accroche le regard avec ses vagues
airs de trèfle à quatre feuilles.
Rien n'y fait, croit-il, jusqu'au
moment où, intime prestidigitation,
la main, agacée par le sucre qui fond,
le jette à l'aveuglette dans la bouche.
Et le pétale, gourmand, de s'envoler...
mauve a perdu la grâce de la brise,
il accroche le regard avec ses vagues
airs de trèfle à quatre feuilles.
Rien n'y fait, croit-il, jusqu'au
moment où, intime prestidigitation,
la main, agacée par le sucre qui fond,
le jette à l'aveuglette dans la bouche.
Et le pétale, gourmand, de s'envoler...
mardi 4 décembre 2018
Una veu melodiosa / Une voix mélodieuse
«La Fueguiña fue el tibio sol
de nuestras esquinas.» (Juan Marsé)
Imaginada, necessitada, una veu
de la que ja no puc prescindir.
Reflexos de safir clar d'entre
les aigües fosques de la cova.
La sento a la nit quan em truca,
l'escolto, me l'empasso tota i si
li contesto ben poc, no és per
mandra o desinterés, sinó perquè
s'ha convertit en el tebi sol de
les meves cantonades imaginades.
***
Imaginée, appelée, une voix
dont je ne peux plus me passer.
Des reflets de saphir clair d'entre
les eaux sombres de la grotte.
Je l'entends la nuit quand elle m'appelle,
je l'écoute, je l'avale toute et si
je ne lui réponds que peu, ce n'est pas par
paresse ou désintérêt, mais parce qu'elle
est devenue le soleil tiède de
mes coins de rues imaginés.
de nuestras esquinas.» (Juan Marsé)
Imaginada, necessitada, una veu
de la que ja no puc prescindir.
Reflexos de safir clar d'entre
les aigües fosques de la cova.
La sento a la nit quan em truca,
l'escolto, me l'empasso tota i si
li contesto ben poc, no és per
mandra o desinterés, sinó perquè
s'ha convertit en el tebi sol de
les meves cantonades imaginades.
***
Imaginée, appelée, une voix
dont je ne peux plus me passer.
Des reflets de saphir clair d'entre
les eaux sombres de la grotte.
Je l'entends la nuit quand elle m'appelle,
je l'écoute, je l'avale toute et si
je ne lui réponds que peu, ce n'est pas par
paresse ou désintérêt, mais parce qu'elle
est devenue le soleil tiède de
mes coins de rues imaginés.
lundi 3 décembre 2018
Un peu en cinq
Je te le promets :
jamais un baiser
dans la nuit glacée.
Mais toujours ma main
posée sur tes seins
aux doigts de raisin.
Pas une parole
ni même une obole,
mon amie corolle.
jamais un baiser
dans la nuit glacée.
Mais toujours ma main
posée sur tes seins
aux doigts de raisin.
Pas une parole
ni même une obole,
mon amie corolle.
L'amour s'est invité
L'amour s'est invité dans ta nuit sage
de coton et d'organdi. Froissement du drap,
frôlement d'une main que le rêve a inventée.
Fine, ingravide, toute en pulpe et en sillons
et qui épouse ta peau sans jamais t'étouffer.
Une main chaude contre la froideur soudaine
de l'aube et les cris sourds des insomniaques
esseulés. Une main de plaisir et de rondeurs,
prompte à t'effeuiller et à devancer la rosée
du matin, à feuilleter le livre de tes plis et
à modeler de ses doigts la tendre croisée des
chemins. Le reste ne m'appartient pas.
de coton et d'organdi. Froissement du drap,
frôlement d'une main que le rêve a inventée.
Fine, ingravide, toute en pulpe et en sillons
et qui épouse ta peau sans jamais t'étouffer.
Une main chaude contre la froideur soudaine
de l'aube et les cris sourds des insomniaques
esseulés. Une main de plaisir et de rondeurs,
prompte à t'effeuiller et à devancer la rosée
du matin, à feuilleter le livre de tes plis et
à modeler de ses doigts la tendre croisée des
chemins. Le reste ne m'appartient pas.
Des renoncules
Un souvenir, si clair en son centre.
Un bouquet de renoncules jaune d'or
tenant à peine dans son vase d'eau
claire sur la toile cirée d'un humble
séjour. Personne, pas un bruit. Si ce
n'est le tic-tac lancinant d'une pendule
que je ne verrai pas. Les pétales, gonflés
et pommés, semblent insensibles au temps
qui court et les fera choir légèrement,
disjoints, sur la toile blanche. Une image
du bonheur et l'envie soudaine, valéryenne,
«des cris aigus des filles chatouillées».
Un bouquet de renoncules jaune d'or
tenant à peine dans son vase d'eau
claire sur la toile cirée d'un humble
séjour. Personne, pas un bruit. Si ce
n'est le tic-tac lancinant d'une pendule
que je ne verrai pas. Les pétales, gonflés
et pommés, semblent insensibles au temps
qui court et les fera choir légèrement,
disjoints, sur la toile blanche. Une image
du bonheur et l'envie soudaine, valéryenne,
«des cris aigus des filles chatouillées».
dimanche 2 décembre 2018
Ta main
Dans la nuit enfiévrée, déchirée
par des cauchemars au souffle
de braise, ta main, tiède et
aimante, serrant mes doigts
fébriles. Nul mot, nulles lèvres,
la permanence et, non loin,
la voûte étoilée d'une nuit de
fantaisie au-dessus de la crèche
des bouchons sur le buffet dressée.
par des cauchemars au souffle
de braise, ta main, tiède et
aimante, serrant mes doigts
fébriles. Nul mot, nulles lèvres,
la permanence et, non loin,
la voûte étoilée d'une nuit de
fantaisie au-dessus de la crèche
des bouchons sur le buffet dressée.
Milky way
Comme un trait oublié par la langue
sur des lèvres aimées, Milky Way.
Une nappe d'étoiles immobiles dans
le vide glacé. On les dit brûlantes,
ce sont des vestales froides et aimantes
dont le silence rythme le temps, au delà
des mots ciselés et trompeurs. Nuit et jour,
elles veillent, au-dessus de nos courses et
bien peu le savent qui marchent gravement ou
rient à gorge déployée, le cœur dans leurs
étoiles.
sur des lèvres aimées, Milky Way.
Une nappe d'étoiles immobiles dans
le vide glacé. On les dit brûlantes,
ce sont des vestales froides et aimantes
dont le silence rythme le temps, au delà
des mots ciselés et trompeurs. Nuit et jour,
elles veillent, au-dessus de nos courses et
bien peu le savent qui marchent gravement ou
rient à gorge déployée, le cœur dans leurs
étoiles.
samedi 1 décembre 2018
Un haïku pour Hadrien
L'étoile est posée,
tout en haut du sapin vert.
Noël n'est plus loin.
tout en haut du sapin vert.
Noël n'est plus loin.
Sourires dans la nuit
J'aime ces sourires dans la nuit :
un ou deux smileys, quelques mots,
la chaleur de ta paume entre mes doigts,
avant qu'elle ne s'alanguisse à nouveau
dans la tiédeur du sommeil recommencé.
Le mien tarde et je songe longuement
à cette bouffée odorante de la nuit,
t'offrant, à mon tour, d'un incarnat
vif, l'absente de tout bouquet.
un ou deux smileys, quelques mots,
la chaleur de ta paume entre mes doigts,
avant qu'elle ne s'alanguisse à nouveau
dans la tiédeur du sommeil recommencé.
Le mien tarde et je songe longuement
à cette bouffée odorante de la nuit,
t'offrant, à mon tour, d'un incarnat
vif, l'absente de tout bouquet.
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