L'amour s'est invité dans ta nuit sage
de coton et d'organdi. Froissement du drap,
frôlement d'une main que le rêve a inventée.
Fine, ingravide, toute en pulpe et en sillons
et qui épouse ta peau sans jamais t'étouffer.
Une main chaude contre la froideur soudaine
de l'aube et les cris sourds des insomniaques
esseulés. Une main de plaisir et de rondeurs,
prompte à t'effeuiller et à devancer la rosée
du matin, à feuilleter le livre de tes plis et
à modeler de ses doigts la tendre croisée des
chemins. Le reste ne m'appartient pas.