À la mémoire de Germaine Kanova
Le café de Germaine,
nommé Le Canari,
qui faisait cinéma
à la fin des Cinquante.
Retraite de la ville
et de ses tourbillons.
L'odeur du pastis froid
sur le zinc dépoli.
Tant de clichés perdus
s'y mirant à l'envi,
sous le chiffon mouillé
par les larmes des autres.
Les soldats libérés,
les blessés du chemin.
Les ruines des cités
sous des graffitis noirs.
Les photos des puissants
rencontrés tôt à Londres.
Le chapeau de Churchill,
le profil de Gary.
Et puis la mort qui ronge
la vieille photographe,
son agonie rapide,
le whisky à la main.