Je retourne à l'écrit
en plein mois de novembre.
L'été n'était qu'un leurre,
ce bel été indien.
en plein mois de novembre.
L'été n'était qu'un leurre,
ce bel été indien.
J'ai besoin des frimas
et d'ajuster la porte,
fermer les lourds volets
qui me coupent du monde.
Déplier mon écran,
caresser le clavier
et taper lentement
avec parcimonie.
J'attends un mot. Un seul.
Qui me fera écrire
dans une langue ou l'autre,
puis je me laisse aller.
Ma table est silencieuse,
tendue de fleurs des champs.
J'écris toujours au bout
pour mieux m'en évader.
Mes mots ne sont rien d'autres
qu'un herbier de syllabes,
confiées par d'autres lèvres
qui se sont en allées.
Et si par aventure
on me lit en disant :
Là, vraiment, c'est tout toi.
Je penserai aux autres
dont je revêts la voix
l'instant de trois quatrains
pour leur glisser tout bas
qu'ils sont ce que je suis.