À ma mère, avec amour
À la fin de l'été,
comme un présent ultime,
ma mère nous sourit
pour souffler ses bougies.
Dans un parfum de vignes
et de sable mouillé,
elle nous parle des ans
qu'elle vit à nos côtés.
Et je pense à sa mère
et à son père aussi,
à mes deux-grands-parents
sans qui elle ne serait.
Fille du Café Rouge,
petite Mamisou,
devenue en un siècle
notre boussole à tous.
Sa parole apaisante,
sa générosité,
savent donner aux jours
un peu de merveilleux.
Un doigt de miel des prés,
un sourire qui marque
et qui fait compagnie
pendant les mauvais jours.
Elle est notre Bottin,
notre encyclopédie.
Nourrie de mille noms,
elle dit notre univers.
Je me revois enfant,
marchant à ses côtés,
sous la pluie de Dunkerque
pour aller au café.
J'étais son chevalier,
elle pensait nostalgique
au vieux Continental
que tenaient ses parents.
Sans elle je n'aurais
pas ce goût des cafés,
PMUs ou bistrots
où je puise mes vers
dont je sais chaque jour
que, devant son écran,
ma mère appréciera
au seuil de sa journée.