Je songe à l'atelier
que je ferai demain
dans le bâtiment B
d'un lycée de ma ville.
Nous écrirons ensemble
sur de petits cahiers
les fruits d'une passion
cherchant à s'exprimer.
Je ne sais pas encore
quels seront les poèmes
qui naîtront de l'effort
des poètes d'un jour.
D'un jour, peut-être deux,
ou bien toute une vie,
tant je vois dans leurs yeux
une lueur nouvelle.
Sur le formica blanc,
attablées deux à deux,
les élèves diront
au monde ce qu'elles sont.
En paroles pudiques
sur un trait de couleur
ou sur leur noble mère
qui les aime toujours.
Le cahier refermé
et ses mots envolés,
je sens qu'elles garderont
un peu de ma passion.