Un surcroît de devoir vivre
François Cheng
Elle m'a laissé le goût,
non pas le goût de vivre,
mais celui du bien vivre
pour prolonger le sien.
Elle avait ce sourire,
cet émerveillement
qui sied aux gens de bien
sur le chemin de vie.
Et voici que je laisse
mille et un artifices
pour cueillir avec elle
un pissenlit dans l'herbe.
J'en souffle l'auréole
pour détacher les germes
de ces milliers de vies
que ma marche prépare
et je chante avec elle
Que cette vie est belle !
au seuil d'un nouveau jour
qui prolonge sa vie.