lundi 9 mars 2015

Michel

Il tient à la main les courses d'un soir,
serrées dans un plastique translucide.

Il est sur le départ mais ne partira pas,
deux dames souriantes l'ont arrêté. Je le vois

de trois-quart profil. Ses cheveux silver sont tirés 
en arrière. De quoi parle-t-il ?, je ne le saurai jamais.

Derrière son comptoir, David l'invective : quel dragueur !
Il n'entend pas. Il joue son histoire, yeux écarquillés.

Mais déjà l'heure tourne. ¡Hasta mañana! Il est parti. 
La musique baisse, les dames prendront un sandwich,

la nuit a avalé Michel. Un Michel qui n'était pas moi.