mercredi 14 août 2019

Nuit d'un siècle

Les portes sont closes.
La nuit a été longue et délicieuse.
Paupières closes, lèvres serrées.

Au matin, une très légère gerçure
se rouvre à la première gorgée du
café brûlant. Tes rêves ? 

Tu n'en sais plus rien. Les draps,
jaloux, les ont enveloppés, comme
des fleurs coupées resserrées dans

un vase en carton brun. Tu as été
sans en être consciente et, à présent,
tu goûtes ces non-heures et tu bois

la noirceur amère à petites lampées
souriantes. C'est un matin d'été,
ce fut une nuit d'un siècle.

Le vent souffla fort, tu n'en sus rien,
paupières serrées, lèvres closes.
Pour toi, en silence, je l'éprouvai.