mercredi 28 avril 2021

Un carnet impromptu

Le carnet s'était perdu
dans les replis de jours
bien plein. Les pages,

cornées par l'absence et
le jeûne, s'effeuillaient
peu à peu, quand, soudain,

le vent de la nuit, espiègle,
décida, bien inopinément, d'en
redessiner la course légère

et c'est sur tes paupières closes,
comme un marin dans le brouillard,
que, dessillant les miennes,

j'entrepris de retrouver ta main
qui, matin après matin, dans le
silence de la pièce vide, écrivait

quelques mots, lignes ou vers,
comme ces pas dont, naguère, tu marquais
la terre de ton empreinte indélébile.