lundi 3 novembre 2025

Mineta

Una mineta clara,
la flor de la surera.
Una barca de suro
vogant per l'oli groc.

Com un recordatori,
una llumeta tendra
vetllant pels traspassats
o expressant desitjos.

Una mineta clara,
l'ofrena de l'Albera
als catalans del sud
i als rossellonesos.

dimanche 2 novembre 2025

Dia de remembrança

És el dia dels morts,
és el dia dels vius.
Dia de remembrança
dels amics traspassats.

Dia de lurs somriures
i de llurs tendres veus.
Dia del nostre esguard
que beu de llur mirada.

És el dia dels morts,
és el dia dels vius.
Un regal de la vida
als futurs traspassats.

La llengua de sa mare

És el dia dels morts,
el de Don Juan Tenorio
de Zorrilla el romàntic
i de Tònia mon àvia.

Records de la infantesa
al claustre de Maó,
baixant del seu carrer
cap al cor de la vila.

És dia de la vida,
del record dels anats
al món de la foscor
i del silenci va.

Pensant en la Marisa,
retrobo els seus mots,
quan ma mare parlava
la llengua de sa mare.

Sans bourse délier

J'ai retrouvé le rythme
de mes vers quotidiens.

Des distiques joyeux
pour remercier le monde.

Ou de petits quatrains,
sans bourse délier,

pour parler de l'amour
ou bien de l'amitié.

J'ai retrouvé l'entrain
qui préside aux journées.

Aux journées d'écriture,
sans bourse délier.

«Monsieur Bourret, on ne vous comprend pas...»

Les malheureux agents
ont perdu leur sherpa.
Ce guide souriant
qui jamais ne voulait

dominer son hôtel
mais proposer son aide
à chacune et chacun
huit heures de son temps.

Car il savait fort bien
que les écrans éteints
les agents reviendraient
au soleil du foyer.

Une bouffée de vie

Dans la haute futaie,
les arbres sont tout gris,
confondant leur écorce
avec leurs feuilles mortes.

Point de signe lugubre
dans cet alignement.
Le Jour des Morts approche
mais la vie est partout.

Jouant à cache-cache,
avec les troncs du bois
les enfants de Lionel
en marquent la prégnance.

Et leur regard brillant
ignore le silence
pour offrir à chacun
une bouffée de vie.



















photo : Lionel Itié

Fratrie

Mais que l'automne est beau
quand les feuilles roussies
sont comme une couronne
dominant la fratrie.

Le temps n'a plus de prise,
il est toujours midi,
au front de chaque horloge
où s'assemblent les cœurs.

Les cheveux sont distincts
mais les regards égaux.
Leur appétit de vivre
nous montre le chemin.










photo : Lionel Itié

samedi 1 novembre 2025

Soka tira

Quan els entrenadors
obliden les begudes
del nostre aperitiu.

Quan deixen de pensar
en les nombroses pizzes
del senyor President.

Quan fan de l'amistat
el ferment de llur força
i tiren com un sol.

Llavors són com uns bascos
jugant a soka tira
i guanyen els infants. 



















© Julia

Quand cesse la gravité...

Le rugby n'est qu'un jeu
mais un jeu de passion
quand il offre à chacun
un peu plus que son être.

Et l'on oublie un temps
la dure gravité
et les semelles lourdes
qui nous clouent au plancher.

Et il n'y plus grand chose
entre le gazon tendre
et le ciel qui bleuit
au-dessus des tribunes.

Un samedi matin,
à Palau la verrière,
j'ai vu la gravité
cesser sous un sourire.



















© Gaby

Memento mori

J'aime les mains qui serrent
un corps qui se replie.
On sent percer les os
sous les doigts qui étreignent.

Des bandes de couleurs,
des ombres charbonneuses.
Le regard est ôté
et les lèvres dessinent

le temps qui se suspend,
le désir qui ne veut
suivre le dessein
des os qui vous étreignent.



















© Jean-Philippe Henric

Natus silice

L'artiste est portefaix
du silex en éclats
qui dévoile en voilant.

Si l'index est un leurre
pour lecteurs égarés,
le biface ne ment.

Et l'artiste interprète
et l'artiste propose
au voyeur qui s'arrête

de délier sa bourse
pour relire en dessous
de la pierre affûtée.

Sous le verre la page,
le garamond infime
et l'avenir qui fuit.


















© Jean-Philippe Henric

vendredi 31 octobre 2025

Un carré de Marie

Un carré de Marie.
Rien de plus éloigné
des calculs de puissance
et des exposants deux.

Leur algèbre est plus simple.
Il suffit d'une table
et de tabourets hauts
à l'entrée du café.

Alors le carré sonne,
comme un gong oriental,
et les Marie bavardent
du matin jusqu'au soir.

Senyoretes del bar

Senyoretes del bar,
xerrant vora la porta.
Un parell de somriures
i dos pessics d'accent.

Senyoretes del bar
conversant en veu alta
amb el mestre del lloc,
en Fafà de Palau.

Un grapat de minuts,
dolçament compartit
a la vora del bar.

Terres

Il est l'amant des terres.
Des terres qui reposent
sur des meubles choisis
loin du four de cuisson.

Il les cueille matin
dans des terres lointaines
pour les garder le soir
à l'abri des frimas.

Et ce faisant il fait
à notre terre mère
le plus beau des hommages
que son cœur désirait.




















© Gumersind Gomila
photo : Éric Talavan


Ai-je choisi d'écrire ?

Ai-je choisi d'écrire ?
Je cueille des boutons
qui demain écloront.

Des fleurs en devenir,
des parfums devinés
qui font ouvrir les yeux.

Et si les lettres courent
sous ma main empressée,
mon cœur toujours soupire.

Ai- je choisi d'écrire ?
Je n'en suis pas si sûr.
...Et pourtant je le fais. 

Un arbre perd ses fleurs

Et beaucoup y sont nés
et beaucoup s'y sont tus
dans la maternité
du quartier des Lilas.

Sur un colimaçon
des grappes de fleurs mauves
rappellent le combat
au service des femmes.

Des femmes rentrant lasses
en ressortaient plus fortes
des bras couleur lilas
d'un personnel humain.

Bientôt les fleurs choiront
de l'escalier vernis
d'une maternité
qui honorait la vie. 



jeudi 30 octobre 2025

La danse du poulet

La danse du poulet,
pas celle de la dinde.
Ding ! Dong ! Ding ! Dong !

Le poulet se dandine
mais il ne vole pas.
Ding ! Dong ! Ding ! Dong !

Et la dinde non plus
qui le jalouse un peu.
Ding ! Dong ! Ding ! Dong !

La danse du poulet
au sortir du goûter.
Ding ! Dong ! Ding ! Dong !



mercredi 29 octobre 2025

Les amants de Plailly

Que sombre était Madère. 
Que sombre l'île brune
et les eaux agitées
par les pleurs d'une dame.

Une dame de France
arrivée pour fêter
les ans ensoleillés
de son époux chéri.

Mais le cœur est un traître
qui ne suit pas l'amour
et cesse un jour de battre
sous la poitrine tendre.

La dame est revenue
sans son époux chéri.
Depuis Madère pleure
les amants de Plailly.

samedi 25 octobre 2025

De l'or encore chaud

Du pain dans un torchon.
Des miches rondes et tendres
toutes poudrées de blanc.

Et une soupe tiède,
pieusement emballée
à l'abri des poussières.

Et voici dans mes mains
de l'or encore chaud.
La chorbah de Fatiah,
portée par Khadidja.



El campionat d'abans / Le championnat d'avant

El campionat d'abans.
La pilota de cuir,
el fang i les baralles.

Jugant cada diumenge,
inventaven rellotges
de dies, no pas d'hores.

El campionat d'abans
a vegades reviu,
tot creuant el carrer,

quan en Fafa retroba
en Jean-Paul el forçut
i s'inventen partits.

***

Le championnat d'avant.
Le ballon en cuir,
la boue et les bagarres.

Dimanche après dimanche,
Ils inventaient des horloges
de jours et non pas d'heures.

Le championnat d'avant
parfois revit,
en traversant la rue,

quand Fafa retrouve
le costaud Jean-Paul
et qu'ils s'inventent des matchs. 


jeudi 23 octobre 2025

Cœur bleu pâle

J'ai vu un cœur bleu pâle
un petit cœur tout tendre.
Une larme de joie
venue d'yeux bleuissants.

Et j'ai tenu ce cœur
dedans ma main si large,
comme un point lumineux
me montrant le chemin.

J'ai refermé mes doigts
et j'ai souri au monde.
Le ciel était bleu pâle
et la pluie rayonnait.



Prune

Elle était la douceur.
Je la connaissais peu.
Nous nous frôlions parfois
et nous nous respections.

Elle habitait tes meubles
et franchissait tes portes.
Elle avait pris du vent
les rafales soudaines.

On me dit qu'elle n'est plus.
Qu'elle n'est plus avec toi.
Avec son miaulement
et son pas délicat.

Mais je la sais encore,
encore à vos côtés.
Vous qui saviez l'aimer,
tout au long de l'année.

Elle avait de la lune
la noirceur et le son.
Elle s'appelait Prune.
et c'est ainsi qu'elle est.

Fougère

Que serait la lumière
sans la verte fougère ?
Ses feuilles dentelées
en magnifient le sens.

C'est comme un éventail
dans la main du destin,
un sablier des heures,
des instants et des siècles.

Que serait la fougère
sans le vent du soleil ?
Sa main toujours attend
sa caresse soudaine. 



















photo : Carolyn Wood

Combat des jours

Des griffes de nature
s'accrochant à la vie. 
Des racines puissantes
qui bravent les années.

Le silence du bois
me chuchote à l'oreille
qu'il n'est pas d'existence
sans un combat secret.

Et les feuilles qui jonchent
la lente promenade 
sont l'expression ultime
de ce combat des jours.






















photo : Carolyn Wood

Les yeux d'Angelina

Et les yeux d'Angelina
sur un lit d'hôpital
ont questionné mes doutes
et ma vision des jours. 

Ses yeux qui me parlaient
bien mieux que des paroles
de l'épreuve terrible
qu'elle venait de subir.

Ses yeux de revenue
du monde des ténèbres
et la lente cuillère
de sa fille à côté.

Générations d'Y à Z

À X et S.

Et les lettres défilent
pour découper le temps.
Les natifs du vieux siècle
terminent l'alphabet.

Les certitudes d'hier
chancellent à leur tour.
Un coronavirus 
a bouleversé la donne.

Mais l'interrogation 
est source de sagesse.
Bienheureux trentenaires
qui ne sont pas bravaches. 

mercredi 22 octobre 2025

La noieta del banc

La noieta somnia
entre el banc i l'om vell.
Fingeix de ser dormida
quan li bull el magí.

Imagina l'amor
de la mà d'un galant.
Un galant dels seu barri
amb cabell arrissat.

La noieta ha deixat
un lloc lliure al costat.
Perquè vingui el noiet
amb un ram de floretes.



Orides

Et la mort t'a saisie,
il y a longtemps déjà,
avant ce nouveau siècle
qui te ressemble tant.

Tu as fait des combats
les grains de tes poèmes,
ensemençant la plage
d'idées que nous suivons.

Tu étais philosophe
et regardais la langue
comme un monde à construire
en toute égalité.

La rose était un mot
au-delà des pétales,
ce monde à conquérir
que tu nous a confié.

La lumière est en nous

A luz está
em nós: iluminamos.
          Orides Fontela

La lumière est ainsi
qui joue à cache-cache.
Délaissant les parvis,
elle guette les recoins.

Foin de ces lampadaires
qui découpent les gens
en autant de cadavres
jetés sur la chaussée.

La lumière est en nous
qui jaillit dans la nuit,
dans l'interstice tendre
de lèvres assoiffées.

La lumière est de mots,
de mots et de silence.
Un frôlement discret
qui échappe à l'envie.

Cer le désir est là,
sorti d'entre les pierres,
les sombres sortilèges
d'un limonaire honteux.

Un désir de lumière
qui joue à cache,
dessillant nos paupières
et empourprant nos joues.

À prudente distance

J'ai laissé dans ma poche
les clés de ton jardin.
J'ai préféré te suivre
dans tes rêves soudain.

Que belle est cette absence
qui nous tient éloignés,
à prudente distance,
le désir éveillé.

Tu as laissé dans ta poche
les sons de mes chansons.
Tu as préféré me suivre
dans mes rêves enfin.

Entre lleixes

A coisa contra a coisa.
            Orides Fontela

He decidit d'aprendre
el brasiler modern
de la mà de l'Orides
que dorm entre les lleixes.

Les lleixes del Casino,
la blanca biblioteca
de Manresa la justa,
un matí de tardor.

Les roses són descloses.
Ja ballen totes soles
la samba matinera
la d'una sola nota.






Nous

Da nuces pueris.
Gabriel Ferrater

 al Pere Figueres

Han desfilat les xifres
pels meus ulls afamats.
I m'he guardat el nou
abans del precipici.

La vírgula infinita
que tanca cada vers,
invitant el poeta
a caminar tot sol.

La novetat insigne
és de nou i de nous.
Les fruites del verger
amb el brot de l'instant.

De ciment i de vidre

Basta o profundo ser
em que a rosa descansa.
                Orides Fontela

M'ha vingut una rosa
de ciment i de vidre.
Una rosa bonica
dels murs de l'hospital.

Acompanya sa mare
del matí a la nit.
Una rosa desclosa
que somriu a la vida.

Amb una cullereta
li dona de menjar
unes trumfes bullides
amb un pessic de sal.

La meva rosa tendra
no para de somniar.
En els llibres de fora
que l'obren a la nit.

A la nit compartida
amb l'amant dels estels
que ve del sud de França
per olorar sa mà.

dimanche 19 octobre 2025

Semblança

Sembla un port de l'Orient
amb la llum del Japó.
Els núvols són de tinta
i la mar de platí.

És hora llevantina
mirant cap al matí.
Diumenge de tardor
amb pretensions d'estiu.

M'ho regala el bon Joan,
des de l'illa adorada.
Un clixé matiner
que valdrà tot el dia.













foto: Joan Verger

samedi 18 octobre 2025

El bon fricot d'en Fafa

El bon fricot d'en Fafa
El fricot de la nit.
Fricot de remembrances
de la iaia adorada.

La cassola de fang,
la trumfa, el costelló,
uns brins de julivert
i l'amor de la iaia.

El bon fricot d'en Fafa,
la sorpresa del dia.
Un plat de porcellana
i les hores s'aturen.



vendredi 17 octobre 2025

Du saint patron à l'enfant nouveau-né

À mon petit-fils, avec amour

La voix intérieure qui nous parle
                                Saint Augustin


Il était, disait-on,
le seul à pouvoir lire
tout seul dans sa conscience
sans prononcer les mots.

Il était de la langue
un gardien audacieux
et comme Saint Jérôme
il en buvait le suc.

Un jour, il y a longtemps,
je fis un cours sur lui.
Je délaissai l'espace
pour partager son temps.

L'opposant à Bergson
je saisissais alors
l'immense intelligence
des sages méditant.

Bien des siècles ont passé
et les langues ont changé.
Mais du bon saint d'Hippone
je garde la leçon.

En voyant Augustin,
serein dans son berceau
et fermant ses beaux yeux
pour mieux goûter la vie,

je songe à ses parents
qui, en le prénommant,
firent du philosophe
un gardien avisé.

Et quand sur le drap tendre
je saisis une pointe
d'un bonnet orangé
qui le garde du froid,

je sens le saint patron
qui en silence lit 
du petit Augustin
la vie qui se construit.



mardi 14 octobre 2025

Castell horitzontal

Castell horitzontal,
castell de mans i passes.
De la porta de Salses
al noble parlament.

No coneix cap frontera
i s'enfaixa solet.
Ses camises són mil
i tots sou enxanetes.

Descarregant castells
pels pobles del país
heu après a lluitar
per la independència.

La pinya ho és tot.
Sense ella no sou res.
Els camins són castells
per animar la gent.

Països catalans,
països d'una llengua
on ningú no existeix
si no viu amb els altres.

Valuosa convivència
que trenca les barreres
i fa de les muntanyes
el ferment del demà.

Castell horitzontal,
castell de bona gent.
De la porta de Salses
al noble parlament.












foto: Hervé Pi

vendredi 10 octobre 2025

Detrás de la corbata

Je découvre mon frère
que j'ai toujours aimé
dans de menus détails
qui parsèment les jours.

Un souvenir soudain :
nous revoilà enfants,
faisant des macaquaises
sur les lits appariés.

Merveille de maman
qui vit encore en nous
et couve ses deux fils
de son amour sans fin.

Le rire de Maguie

Le rire de Maguie,
le rire du bonheur.
Un rire se moquant
bien du qu'en-dira-t'on.

Le rire de ma tante
et ses cheveux bouclés.
Ses lunettes épaisses
et ses mains tricotant.

Le rire de Guiguite
m'est revenu soudain,
alors que je lisais
les poésies de l'oncle.

jeudi 9 octobre 2025

Surcroît

   Un surcroît de devoir vivre 
                     François Cheng

Elle m'a laissé le goût,
non pas le goût de vivre,
mais celui du bien vivre
pour prolonger le sien.

Elle avait ce sourire,
cet émerveillement
qui sied aux gens de bien
sur le chemin de vie. 

Et voici que je laisse
mille et un artifices
pour cueillir avec elle
un pissenlit dans l'herbe.

J'en souffle l'auréole
pour détacher les germes
de ces milliers de vies
que ma marche prépare

et je chante avec elle
Que cette vie est belle !
au seuil d'un nouveau jour
qui prolonge sa vie. 

Un lendemain d'anniversaire


   ''what is an un-birthday present?"
   "A present given when it isn't your birthday, of course."
    Lewis Caroll 

Plus que l'anniversaire,
le jour tant attendu,,
son lendemain serein
rempli de ses odeurs.

Les deux bougies soufflées,
le sucre du gâteau,
les rires des parents
si présents aux oreilles.

Un non-anniversaire
mais un jour qui en porte
la trace indélébile
pour s'ouvrir à la vie.

mardi 7 octobre 2025

Callistemon

Callistemon per dos,
dolces inflorescències,
collides per la mà
de la meva estimada.

Un regal delicat
que prossegueix l'encant
de la seva presència
al meu palau de vidre.

Callistemon vermell
com una flor siamesa
unint les esperances
d'uns nuvis de paper.



Un foyer de papier

Comme un ambassadeur
de papier bleu de Prusse,
mon chapeau est resté
au chaud chez des amis.

Des amis délicieux
qui ont fait du papier
l'âme de leur maison
en un bel arc-en-ciel.

Des couleurs à foison
et des millions de pages. 
Une briqueterie
pour bâtir des empires 

ou, plus modestement,
un foyer confortable
où les livres vous offrent
des vies et des pays.

samedi 4 octobre 2025

Apéritif

J'aime l'apéritif
pris sur la table ronde,
il ouvre l'appétit
et pose le rituel.

Dans les assiettes plates,
la danse des saveurs.
Le salmis de pintade,
les champignons sautés.

Les fromages par trois
dont celui singulier
qui fait de l'abricot
un réhausseur de goût.

Mais l'appétit qui s'ouvre
a besoin de l'après.
Du canapé moelleux
où la langue pétille.

Un trait de citronnade,
des livres partagés
et le passé renaît
au fil de nos devis.

Cremallera oberta

La cremallera oberta
d'un estoig de saló
deixa entreveure els dits
entre les plomes fosques.

Tot un dia d'escrits,
de notes, de dibuixos,
de ganes retingudes
i de desig sobtat.

L'estoig és un vaixell
de bodega silent.
S'hi couen els secrets
que callarà la tinta.

Veles

Les veles del deler
són llençols de lli fí
de cotó vermellenc
de seda carmesina.

L'espera del delit
les infla de bon vent.
Un garbí de frescor,
un guergal de muntanya. 

Les veles del plaer
s'amainen al matí,
confiant a cada amant
les ones del bon dia.

vendredi 3 octobre 2025

Un salmis de pintade

  À Nathalie & Édouard

De la faïence rose
ornée de végétaux
et en son cœur tiédi
un salmis de pintade.

Une cuisse jolie
et une fricassée
d'odorantes girolles
cueillies dans la fraîcheur.

Ainsi fut le repas
de mes amis choisis.
Une table de fête
avec mille devis.



Xofars de l'esperança

Banyes de Jericó,
xofars de l'esperança,
que feren caure els murs
després de la batalla.

Són banyes del passat,
del llibre desaprès
per qui castiga els homes
insultant a llur Déu.

Les banyes del present
són uns vaixells petits,
una flotilla plena
d'honor i de respecte.

Els han empresonat
i ja jeuen les barques
mes són llavors de vida.
              ... I caurà Jericó.
                   
                Josué, 6, 1-27














By courtesy of Vilaweb


Chophars de l'espérance

Chophars de Jéricho,
trompettes d'espérance,
jetant à bas les murs
juste après la bataille.

Trompettes du passé,
du livre désappris,
par qui châtie les hommes
en insultant leur Dieu.

Les cornes du présent
sont de petits bateaux,
une flotille pleine
d'honneur et de respect.

Ils sont emprisonnés,
les barques sont couchées,
comme un ferment de vie.
                Jéricho tombera.

                     Josué, 6, 1-27

Amb la T del desTí

Una lleTra ho és ToT
que poT enamorar.
TronTolla el funcionari,
Tecleja malamenT,

posanT una denTal
on esperaven ela,
com per preveure un dia
un enconTre sobTaT.

El meu amic en Joan,
me'n brinda el moT Tendre.
La KeTly del seu cor
fa brillar l'alfabeT.

Tout plein de pleins

À Laurence & Olivier
du Café de France

C'est une ritournelle,
une chanson légère,
la rengaine jolie
d'un café de l'automne

accueillant Isidore
et les passants du jour.
Le catalan s'y donne
en accents impétueux.

Assis sur la banquette,
j'écoute et me régale.
Que l'automne est joli
perçu depuis la salle.

La chanson est partie,
je la porte avec moi,
avec tout plein de pleins
pour enchanter mon cœur.



jeudi 2 octobre 2025

Apaisement poétique

La poésie m'apaise
quand les soucis m'empêchent
de profiter du jour.

Elle est comme un sourire
passant de bouche en bouche
avant de s'envoler,

laissant au fond du cœur
une force sereine
qui aide à profiter.

Inspiration

Il faut au cœur des songes
laisser faire la nuit
et chercher dans la veille
les mots auxquels on tient.

De jolis coquillages 
et des tessons de verre
émoussés par ces vagues 
qui jamais ne s'endorment  

Alors naîtront les vers
sans qu'on n'y prenne gare
et les mots reviendront
s'inscrire dans les vers.

Harmonie parfaite

Mon frère et mon neveu
m'ont offert ces jours-ci
tout un monde à foison.

La chaleur des devis
et les fruits de la terre
rissolant sous nos yeux.

La magie de ma mère
faisant de son silence
un ferment éternel.

Trois journées partagées
du matin à la nuit
en parfaite harmonie.