Je ne la connais pas. Il y a d'ailleurs
peu de chance qu'un jour je le fasse.
Un ami m'en glisse un cliché,
instantané.
Elle a sorti une petite trousse et là,
sur la tranche du zinc, ou plutôt
du marbre qui en tient lieu, elle se
maquille.
Le monde réduit à un jeu de couleurs
et la précision du trait. Rien, ou presque,
que de l'anodin. Une chaude humanité
qui se tait.
Bien sûr, des farceurs, en découvrant
la photo, pour railler le voleur d'âme,
se moqueront. Plaisamment. Mais
en fait ils le savent.
Ils savent que cette dame, en trois coups
de crayon, s'inscrit dans la beauté du monde
et y signe, sans le vouloir ou presque,
l'unicité de sa présence.