Que sont les siècles pour les trains,
et même les années ? Floue, la vue
me les présente comme abandonnés.
Parallépipèdes de bois fanés, frappés
d'un V en blanc, les wagons tombereaux
n'égueulent plus le ballast du passé.
Pourtant je me souviens des coquelicots
qui y poussaient, fragiles d'entre tant
de noirceur, invite aimable aux amours
d'un instant. Que sont les siècles pour
mes trains, et même les minutes, à l'heure
où je serre ta main aussi nonchalamment ?