Simply n'est plus. Ses lettres déposées
ont laissé une empreinte grise sur le crépi.
C'est maintenant, je le sens, que Simply commence
à exister. Mon souvenir des mois passés le débarrasse
des scories. Je retrouverai ses employés repris par
une enseigne faussement champêtre, j'écarterai les néons
et le plastique bon marché, pour retrouver ce carreau jaune
ébréché qui m'avait ému, près des legumes, lors de mon premier
passage. Les marques défilent. Des noms improbables effacent
les habitudes. La mémoire glisse, je m'y refuse. Archéologue
de l'anodin, fouineur du presque rien, j'y fais mon miel en
emplissant ma besace. Après Simply, ce sera l'ancien garage
Renault, je le sens, et déjà mon pas s'accélère. Un jour, je
ne serai plus et ma marque, enfin déposée, sera lisible. Un temps.