lundi 18 août 2014

Le funambule de la pénombre

L'été touche à sa fin dans la lumière
pâle et poudreuse. Derrière mes volets
tirés, je suis un funambule de la pénombre.

Ma corde est de mots et de sons. Je lis, j'écris,
Le piano de Keith Jarrett alterne avec la contrebasse
de Charlie Haden. Where Can I Go Without You? s'égrène

comme une invite, ou un rappel. Non loin, la vie mûrit, bien
à l'abri, qui me tiendra bientôt les bras. Les moissons sont
fauchées et le vin frais tarde en grappes. Je suis un funambule

bien tempéré, sans clavecin, et mes savates usées aux cailloux
des chemins me rappellent que la vie est bien là et qu'il faudra
bien que je tire mes volets et m'en aille de par les rues, au hasard.