Hasard de la nuit. La correspondance
ratée d'un cheveu, les barrières levées,
une place inconnue. Un café m'accueille.
Le café. Celui qui m'habite depuis que Pépé
a vendu le sien, il y a cinquante ans. Je traîne
ma valise, le café, qui allait fermer ses portes
me les ouvre. Clients souriants, sur le départ,
la patronne, derrière son comptoir. Belle comme
la nuit. Voix cassée. Un soupçon d'accent portugais.
Les voix s'enflamment, elle sait les calmer, invitant
à la confidence, sans rien montrer de sa vie.
Noblesse naturelle, à mille lieues des marquises
de pacotille. L'heure tourne, une autre correspondance
approche, je vais devoir partir. Le sourire aux lèvres.
J'ai retrouvé l'esprit du café de Pépé. Je suis bien.
Obrigado.