lundi 19 août 2024

Pour la cinquième fois

Je pense, je pense à la protéine tau amyloïde pour la cinquième fois.

À Rosita, ma mère

Là où se meurt la brise, avec douceur
Là où les crêtes des voiliers
Se rident en émoussant le fil de l'horizon
Là où viennent et vont les diadèmes blancs
Là où le salpêtre conforte les varices du temps
D'une paire de jambes qui s'ouvre encore au plaisir
Et aux assauts de la tendresse
Là où le souvenir d'hier de
La voix humide de ma mère
Qui aujourd'hui me confond avec sa sœur cadette
Là où rien n'est plus de ce qui fut un jour
Quoiqu'elle demeure soumise, docile et bonne
Là, dans le Jardin de la Fin
Avec les secrets qu'elle me cachait
Dans le temps de mes embrassades, elle ne se souvient plus
Et moi je ne saurai jamais ce qu'elle me cachait. 

Rosa Miró Pons, traduit du catalan
par Michel Bourret Guasteví

Pense, pense en la proteïna Tau amiloide per cinquena vegada.

A Rosita, ma mare

On mor la brisa mansament
On les crestes dels velers
S'arruguen esborrant la ratlla de l'horitzó
On tornen i se'n van les diademes blanques
On el salnitre conforta les varius del temps 
D'unes cames que encara s'obren al plaer
I a les envestides de la tendresa

On el record d'ahir de 
La veu humida de ma mare
Que hui em confon amb sa germana menuda
On ja res no és res del que va ser
Tot i que segueix submisa, dòcil i bona

Allà, al Jardí del Final
Amb els seus secrets que m'ocultava
A les estones de les meues abraçades ja no recorda
Jo ja no sabré mai que callava.