Les barbelés ont disparules chairs déchiréesmais les pins sont maigresCamille Bresch
Le béton qui bascule
parmi les fleurs couchées.
Le val est tout en bas
et le dormeur attend.
La rougeur des deux trous
se dissout dans l'azur.
La crête est horizon
sans un drap d'uniforme.
Les tranchées sont saignées
qui signaient la frontière.
Le marcheur les ignore
quand la poète écrit.
Elle est une estafette
venue des temps anciens.
L'année quinze au sommet,
fauchant dix-sept mille hommes.
Le poème s'étire
qui évite la chute,
lancinant magnétisme
des choses du passé.
Le lecteur ralentit
sa course vers la crête
et son regard s'abreuve
à l'encre de l'oubli.