J'ai ressenti le poids
de mon corps à l'arrêt.
La pesanteur de bois
de la station debout.
J'étais dans un théâtre
sans scène ni fauteuils,
une atmosphère bleue
de bruits et de fureur.
Le corps me faisait mal.
Il me fait mal encore,
dans cette nuit pluvieuse
où revient le spectacle.
La nudité des corps
sous des voiles légers
ou drapés de plastique
jusqu'au trait de la bouche.
Mais que ce mal est beau
et la douleur légère
qui me permet de vivre
ce que le soir je vis.
Des pandas en sursis,
des processions de voix,
implorant de la pluie
de fécondes semences.
Et puis sur les écrans,
la colère des eaux
et la stérilité
des terres emportées.