Je est un autre, mais
cet autre peut-il être
moi. Moi qui le contemple,
cet autre peut-il être
moi. Moi qui le contemple,
sans crainte pour les heures
qui emportent mes syllabes
au gré de traits violets.
Tant d'amour pour l'ouvrage,
tant de traits rassemblés.
Il y en a bien sept mille,
pour chacun des poèmes.
C'est une statue grecque,
aux traits de Picasso.
Un sculpteur en cheveux,
ayant souffert aux camps.
Il y a tant de souffrance.
Dans le nez les pommettes,
qui cabossent la feuille
de douze rides bistres.
Les lèvres sont serrées,
leur dessin délicieux,
venu d'une madone
perdue dans les cités.
L'inquiétude se voit
et le regarde s'écarte,
fuyant l'observateur
qui mange pas à pas.
Que belle est cette offrande,
de la noble Cassandre,
donnant une stature
à un miroir de mots.
© Cassandre Masero