À Madame Bouaziz
Elle est venue un jour
me rapporter un livre.
C'était un livre mien
qu'elle avait recouvert
d'un habit de plastique,
fermé aux quatre coins,
la sage transparence
d'un protège-cahier.
La dame au violoncelle,
ancienne institutrice,
m'a parlé longuement
de mes poèmes simples.
Et dans ses mots jolis,
j'ai retrouvé l'enfant
qui, voici cinquante ans,
descendait l'escalier,
entendant sur sa gauche,
comme un présent divin,
l'harmonie de l'archet
d'un instrument nouveau.