Quand il est revenu,
dévoré par la faim immense
que peignait le souffle des montagnes,
tu as pensé qu’il venait pour rester.
Il y a tant de fois où tu es revenu
a la haute vallée et aux plaines étendues
sous le calme tendu de la nuit,
que le souvenir t’a fait croire qu’ils existaient.
Rien de ce que tu vois ne promet
le ciel quand il était à nous,
et s’habillait de morceaux
appris que nous languissions de retenir.
Maintenant que je sais qu’il ne se souvient pas
de nous, je l’ai regardé,
pour la dernière fois, avec des yeux à toi,
et je me suis accroché à cette part de moi
qui languissait sans qu’il
ne puisse le découvrir.
Lluís Bosch, traduit du catalan
par Michel Bourret Guasteví