Je ne crois pas pas à l'anodin,
je recueille dans ma main les perles
envoyées, nichées au cœur de tes mots.
L'inconscience m'avais gagné quand tu
me les glissas dans un message bref
que nos fonctions induisaient.
Je le reçus à l'heure sans aiguille,
où la nuit traîne encore et exige que
l'on s'asseye au bord des mots.
Mon écran petit s'était allumé. Je lus
la missive et y souscrivis puis, comme
une récompense à la tâche des hautes heures,
j'écoutai la perle annexée. Petite et dense.
Quatre-vingts millions de bits serrés, aveugles,
obéissants, qui inventaient une musique qui,
à son tour, mimait la pluie ressouvenue. Non pas
l'averse d'été des Quatre Saisons, non : une pluie
de l'intime que d'autres oublient mais qu'un cœur
attentif garde pour la tourner en bouche. Il n'est
rien d'anodin. Il y a ces sons. Il y a nos pluies.
Merci.