dimanche 2 octobre 2016

Cum grano salis

Un grain, un seul, tiré de la terre
de Silésie ou chipé sur le bas-côté
des salins d'Aigues-mortes.

Le plus beau des diamants sous le froid
microscope ou un escalier pyramidal dans
ta cité de verre.

Un grain pour bousculer l'ordre et briser
les échelles. Lilliput, montre-moi ta folie,
je m'y reconnaîtrai plus qu'un amant anglais.

Le cacher dans la poche du blouson, tout contre
la couture et, sans qu'elle s'en aperçoive, d'un
trait de plume, le déposer sur la lèvre inférieure

de l'unique. Le prisme pyramidal habitera alors
peut-être ses yeux et le bonheur t'emportera un
temps, un seul ; tout le reste importe peu.