L'automne approche, il se glisse sous la couette
et surprend l'épaule endormie d'une brusque fraîcheur.
Le geste de la main ne suffit pas, l'insomnie s'installe.
Par bonheur. Alors à la lueur des écrans pâles, on entreprend
d'écrire quelques vers ou un petit journal, funambules d'encre
digitale. Ces cahiers, qui ne se voulaient pas tels, n'ont pas
de reliure à spirale, ni de dos collé. Ils ignorent le massicot
qui dénature la page libre. Quels seront-ils ? Je n'en sais
rien mais je me sens prêt à les tenir. Au hasard des nuits
et des senteurs remémorées, entre lune, aube et matin.