jeudi 15 octobre 2020

L'homme du seuil

Jour après jour,
il vient au café
et demeure sur le 

seuil. Il s'agite,
prononçant des mots
inintelligibles, sans

personne pour l'écouter.
Au début, il faisait peur
puis la vile transparence

a gagné. On ne l'a plus vu,
sa voix était un cran au
dessous de la musique ambiante.

Il ne gênait pas ou, plutôt,
il ne gênait que ceux qui entraient 
ou sortaient, de guingois, pour l'éviter.

Mes vers, au fil des strophes, se sont allongés,
comme ce seuil du café qui grâce à lui, pour moi,
une après-midi a cessé d'être transparent. Pour exister.