mardi 30 septembre 2014

Le feu brûle (El foc crema)

LE FEU BRÛLE

J'ai su que tu marchais
dans une rue déserte ;
il fait froid, l'air est humide,
tu marches et tu désires
que ta promenade ne s'arrête pas,
que tu puisses poursuivre
ton chemin jusqu'à la voiture,
que tu puisses découvrir
la façon d'y parvenir.
Tu laisses l'air peigner tes cheveux,
l'air devenir
une main consolatrice
Tu te laisses embrasser par l'air humide.
Qu'il t'embrasse et te morde les lèvres.
Quand tu y arrives,
tu refermes la portière de la voiture. Tout fait silence,
toute la musique fait silence et les paroles
perdent leur sens.
C'est un pleur nu.
Tu fuis à pied, et la chanson te fait choir.

Esteve MirallesComme si tu avais le temps (traduit du catalan par Michel Bourret Guasteví)


EL FOC CREMA

He sabut que camines
per un carrer desert;
fa fred, fa un aire humit,
camines i desitges
que el passeig no s’aturi,
que puguis fer durar
el camí fins al cotxe,
que puguis descobrir
la manera de fer-ho.
Deixes que l’aire et pentini els cabells,
que l’aire sigui
una mà de consol.
Deixes que et besi l’aire humit,
que et besi i que et mossegui els llavis.
Quan tu hi arribes,
tanques la porta del cotxe i tot calla;
tota la música calla i la lletra
no té sentit.
És un plor despullat.
Fuges a peu, i la cançó et fa caure.