Le vent d'ouest qui grise les yeux et amollit les peaux
m'a apporté deux mots d'une civilisation ancestrale à la langue
longtemps inconnue : «quilla» et «chask'a».
La lune et les étoiles en quechua et je me suis surpris à les manier
en bouche et en esprit. Avec la lune j'ai joué aux quilles aveyronnaises,
à cloche-pied. Quant aux étoiles, je les ai animées de claquements de langue
comme pop-corn en poêle sous les yeux ébahis de l'enfant régalé. Les siècles
et les lieues ne sont rien face à l'infime immensité de la voie lactée glaciale
mais qui réchauffe nos yeux avides. Au Pérou ou dans une ville de Méditerranée.