À Frédéric
Il a négligé le confort futile des salons
et, jour après jour, s'assied sur un banc nu
devant l'auguste monument, affable, souriant.
Comme si c'était la chose la plus naturelle
du monde, dans un français parfait et élégant,
d'une voix lente et précise, il prodigue,
à des passants choisis, des morceaux, de sa belle
culture et, bien vite, son amitié désintéressée.
L'œil pétille, feuilletant d'un sourire les pages
des quelque quatre-vingt -pardon, octante- volumes
qu'il conserve sur Gaudí, la passion de sa retraite
active. Un citoyen du monde, l'homme de la rue.