C'est une voix du soir
qui donne aux personnages
l'illusion d'exister
par-delà le papier.
Je me laisse bercer
par ses soudains accès,
aimant à retrouver
les prénoms oubliés.
Ouvert d'un coup de pouce,
le vieux volume craque,
exigeant de l'auteur
une continuation.
Joli bouillonnement
des questions qui foisonnent
pour étirer la vie
des êtres de papier.
Isabelle grandit
au fil des pages blanches,
sans aucun numéro
mais avec tant d'envie.
Elle devient libraire
et y attend Antoine
de retour dans la ville
où il devint poète.
Les mots se reproduisent
en ricochets sans encre
et un nouveau roman
naît soudain de deux voix.