Et en un tournemain ma maison s'est remplie de papillons
Les glossates flottaient dans les pièces,
dansant des valses tristes.
D'aucunes, dans le creux de l'oreille, murmuraient un je-ne-sais-quoi.
Puis, en silence et en file, elles m'ont offert une fleur.
Les glossates flottaient dans les pièces,
dansant des valses tristes.
D'aucunes, dans le creux de l'oreille, murmuraient un je-ne-sais-quoi.
Puis, en silence et en file, elles m'ont offert une fleur.
Sur chaque pétale un prénom.
Sur chaque prénom un oubli.
Sur chaque oubli un enfant.
Sur chaque enfant un deuil.
Il commençait à pleuvoir et
comme la plupart, j'ai pris mon parapluie.
J'ai enfilé mon imperméable et
je suis sorti dans la rue.
Derrière la porte, bien au dedans, ces pensées :
«Maudits instigateurs des exodes humains !
Soyez maudits à jamais !
Ainsi soit-il !
Amen !»
Là-bas, sur les plages de l'exil et de l'oubli
les femmes continueront à accoucher de fleurs pour des papillons.
Rosa Miró Pons, traduit du valencien
par Michel Bourret Guasteví
I en un rampell es va omplir ma casa de papallones
Les glossata suraven per les estances,
ballaven valsos tristos
Algunes, a cau d'orella, murmuraven uns no sé què
Desprès, calladament i en fila em van oferir una flor
En cada pètal un nom
En cada nom un oblit
En cada oblit un xiquet
En cada xiquet un dol
Començava a ploure
Com la majoria, vaig agafar el paraigua
Em vaig posar l'impermeable i
Vaig eixir al carrer
Darrere la porta, ben endins, uns pensaments:
«Maleïts provocadors d’èxodes humans!
Maleïts sigueu per sempre!
Que així siga
Amén !»