À la mémoire de Juliette Ventre,
Pourquoi, en caressant une orange petite
de mon jardin, songé-je soudain aux Fruits
d'or de Nathalie Sarraute ?
Vieilles lunes de mon passé d'hypokhâgneux ?
Non pas. Le souvenir violent des miroirs
d'un texte éclaté, en abyme, sans trame
ni héros. De la même façon, le fruit relâché
laisse, entre mes doigts, son odeur entêtante
que je hume en fermant les yeux, à la recherche
déjà de la lame d'argent qui le fendra pour en
exprimer le jus solaire. C'est alors, dans l'ombre
de la cuisine, que se refermera la ronde des saisons.
professeure de lettres
Pourquoi, en caressant une orange petite
de mon jardin, songé-je soudain aux Fruits
d'or de Nathalie Sarraute ?
Vieilles lunes de mon passé d'hypokhâgneux ?
Non pas. Le souvenir violent des miroirs
d'un texte éclaté, en abyme, sans trame
ni héros. De la même façon, le fruit relâché
laisse, entre mes doigts, son odeur entêtante
que je hume en fermant les yeux, à la recherche
déjà de la lame d'argent qui le fendra pour en
exprimer le jus solaire. C'est alors, dans l'ombre
de la cuisine, que se refermera la ronde des saisons.