Combien de fois ai-je rêvé de la torche du phare
Qui signale au loin ma ville, Ithaque
Combien de fois ai-je rêvé de mes pieds sur le chemin du retour
Sur la terre de mes enfants
Sur la terre de tes yeux, verts tels des prés de posidonies
Combien de fois ai-je imaginé tes lèvres, tes seins, ton ventre
Vingt ans et à chaque instant ton nom, Pénélope
Oui, j'ai vécu des passions, la prison, la luxure et les drogues
Oui, j'ai couvert des femmes et des désirs : Nausicaa, Circé, Calypso
Mais je t'ai toujours gardée avec moi, femme.
Toi, parmi les délires, les batailles, les sirènes et les monstres
Toi, parmi les Lotophages, les Lestrygons et les Cyclopes
Tu habitais en moi quand je suis descendu aux Enfers
Quand je me suis attaché au mât du navire
Aujourd'hui, face à toi habillé en mendiant
Prétendante héroïne de la patrie de mon père
Pour toi, fidèle et astucieuse tisseuse
Je banderai mon arc et je transpercerai de ma flèche les douze yeux des lances
Pour toi, pour moi, pour notre amour insatisfait
Je ne veux qu'ouvrir mes lèvres entre tes seins
Baiser tes iris émeraude, m'évanouir éternellement avec toi
Femme, ma joie, pardonne-moi !
Qui signale au loin ma ville, Ithaque
Combien de fois ai-je rêvé de mes pieds sur le chemin du retour
Sur la terre de mes enfants
Sur la terre de tes yeux, verts tels des prés de posidonies
Combien de fois ai-je imaginé tes lèvres, tes seins, ton ventre
Vingt ans et à chaque instant ton nom, Pénélope
Oui, j'ai vécu des passions, la prison, la luxure et les drogues
Oui, j'ai couvert des femmes et des désirs : Nausicaa, Circé, Calypso
Mais je t'ai toujours gardée avec moi, femme.
Toi, parmi les délires, les batailles, les sirènes et les monstres
Toi, parmi les Lotophages, les Lestrygons et les Cyclopes
Tu habitais en moi quand je suis descendu aux Enfers
Quand je me suis attaché au mât du navire
Aujourd'hui, face à toi habillé en mendiant
Prétendante héroïne de la patrie de mon père
Pour toi, fidèle et astucieuse tisseuse
Je banderai mon arc et je transpercerai de ma flèche les douze yeux des lances
Pour toi, pour moi, pour notre amour insatisfait
Je ne veux qu'ouvrir mes lèvres entre tes seins
Baiser tes iris émeraude, m'évanouir éternellement avec toi
Femme, ma joie, pardonne-moi !
Rosa Miró, traduit du valencien
par Michel Bourret Guasteví
Quantes vegades he somiat la torxa del far
Que assenyala al lluny el meu poble, Ítaca
Quantes nits he somiat els peus caminant aquest retorn
A la terra dels meus fills
A la terra dels teus ulls, verds com les praderes de posidònia
Quantes voltes he imaginat els teus llavis, els teus pits, el teu ventre
Vint anys i a cada instant el teu nom, Penèlope
Afirme, he viscut passions, presons, luxúries i encanteris
Afirme, he cobert dones i desitjos: Nausica, Circe, Calipso
Mes tu, sempre tu amb mi, muller
Tu, entre deliris, batalles, sirenes i monstres
Tu, entre lotòfags, lestrígons i ciclops
Tu habitaves en mi quan he baixat als inferns
Quan m’he lligat al pal de la nau
Avui, davant teu revestit de mendicant
Pretesa heroïna de la pàtria del meu pare
Per tu, fidel i astuta teixidora
Cenyiré l’arc i els dotze ulls de les llances traspassaré amb la fletxa
Per tu, per mi, pel nostre amor no gaudit
Només vull obrir els llavis entre les teues sines
Besar els teus iris maragda, esvanir-me eternament amb tu
Muller, la meua joia, perdona’m!