J'aime les coquelicots,
jamais un coquelicot.
J'aime les voir peignés
par le vent, se courber
toujours ; et toujours se
relever d'une ondulation.
J'aime les sentir à pleins
poumons, eux qui jamais
ne sentent car ils sont le
tulle léger qui filtre l'odeur
de la vie. J'aime les coquelicots
car ils sont libres. Par milliers.
Comme toi, ils sont insaisissables,
et dessinables. Instantané de lavis
aussitôt croqué, aussitôt effacé. Et
l'aquarelle se mouille de tes pleurs.