Et le soir est tombé sur les rues hautes
ventées. Pas une âme qui vive, pas un mot
auquel t'accrocher. l'Alfama do Alto a tiré
ses volets et les bars à fado tardent à ouvrir.
Il te reste peu d'heures et les ossements de la
langue t'engoncent dans ton manteau. Tu es ombre
et tu es vie. Peau claire et frange de suie. Qui
te verrait marcher vite, tenant haut de la main
droite ton col, jurerait que tu es d'ici, serveuse
de vinho verde dans un petit bar à musique, familière
d'Amália, lectrice de Lídia. Il se tromperait lourdement
car c'est dans un petit bar de Sète que tu t'apaiseras.