jeudi 17 septembre 2015

Mathurin

à  M. O.-E.

Je fus son mentor, je l'ai oublié.
Les années passant, il devient mon guide.
Sans le savoir. Quelques mots échangés,
d'un continent à un autre, rarement mais
constamment.

Sous l'escalier, posé contre le mur aveugle,
pelé par les ans, se tient le bâton de pluie
qu'il me confectionna et avec lequel ont joué
chacun de mes six enfants, émerveillés

par la pluie de fantaisie qui s'y égrenait.
Le jour de son doctorat il reçut une autre
pluie, de billets celle-là, des mains prodigues
d'une déesse plantureuse.

De lui je connais peu. Je devine la souffrance
latente, le sourire aussi, qu'il réserve aux
enfants, de toute couleur et de toute latitude.
Un guide, vous dis-je, qui ne le savait même pas...