jeudi 30 juin 2016
Le bal des funambules
Figurez-vous un filin en trois dimensions,
une tente de tissu, nœuds, parois de plâtre
et amples baies vitrées.
Partout de la musique. Du reggae qui s'enchaîne
sans répit. -Où sont passées les fameuses deux
secondes des anciens LP ?-
Au centre : des tables basses de verre et de rotin.
Je m'y verrais bien en funambule volumique,
slalomant entre gin-fizz, Alexandra et
Colonel. Je ferme les yeux. Bientôt les murs
se couvriront de tes photos et de mes poèmes.
De convivance, jamais de convenance.
Et le soir, délaissant l'accroche des lettres
et des couleurs, les estivants grisés danseront
le bal des funambules.
On sera avec eux, dis, Lionel ?
Le bal des funambules
Figurez-vous un filin en trois dimensions,
une tente de tissu, nœuds, parois de plâtre
et amples baies vitrées.
Partout de la musique. Du reggae qui s'enchaîne
sans répit. -Où sont passées les fameuses deux
secondes des anciens LP ?-
Au centre : des tables basses de verre et de rotin.
Je m'y verrais bien en funambule volumique,
slalomant entre gin-fizz, Alexandra et
Colonel. Je ferme les yeux. Bientôt les murs
se couvriront de tes photos et de mes poèmes.
De convivance, jamais de convenance.
Et le soir, délaissant l'accroche des lettres
et des couleurs, les estivants grisés danseront
le bal des funambules.
On sera avec eux, dis, Lionel ?
Je t'aime, moi non plus
-No pares mai.
-Tu tampoc, amor.
De Birkin i Gainsbourg havien
conservat les fantasies secretes,
mes es movien en un altre món.
Tres anyets els separaven.
Havien passat ja el mig segle,
de vides plenes, pròpies i
alienes. Anaven de bòlit. Ara
com abans. No canviaven.
Mes quan la seva pell fregava
els seus dits, reflexionava.
Un instant. Després es deixava
emportar. Per unes hores.
-No pares mai.
-Tu tampoc, amor.
Voix
Il lui suffisait d'appuyer sur un bouton
pour réentendre sa voix. Messages brefs
où l'intime le disputait à l'anodin.
Au fil des heures, le fossé se creusait
entre ses confidences à elle, d'un trajet
nocturne en voiture sous la pluie
et son écoute à lui, silencieux, dans ce lit
qu'ils aimaient partager. Peu à peu, il sut
y dessiner une figure de l'attente qui lui plut.
mercredi 29 juin 2016
Comme un journal à rebours
je découvre le fruit de notes
quotidiennes, choisies, polies
puis publiées.
Clarté du titre, humilité du
moule, tout est fait pour
ciseler la parole brute et
ses interactions.
Je retire mes lunettes, arrête
un temps ma lecture, y reviens,
lentement. Si mon métier tient
dans l'examen des textes,
l'encre y est froide, souvent
informe. Là il s'agit de lettres
de sang, le mien. Gémellité ?
Non. L'autre naît du même, un
levain différent opère et déjà
lève la pâte odorante. «Non
habemus hic nisi quinque panes
et duos pisces», t'en souvient-il ?
Multiplication des victuailles,
régal des convives. Vite, mon fils,
l'avenir t'appelle, il t'appartient.
Caixes xineses, matrioixques, nines russes...
Tècnica complexa, callada i olorosa.
Aplicada a l'escriptura digital,
ens dóna els hiperenllaços,
pou de cultura sense fi. Però
quan s'hi barregen els sentiments,
dóna els blocs bessons,
de poemes i imatges, a vegades,
cançons. Mons d'ecos, de valuoses
remembrances on el pare, ja gran,
meravellat, beu de la tinta del fill.
Hi retroba fragments del passat comú
i imaginacions noves que mai hauria
pensat compartir. Caixes xineses,
obertes al futur i a geografies
alienes: nostàlgia pressentida.
Barca clara
Fa anys que aquest vers m'acompanya,
de la mà de l'oncle estimat.
Adolescent, me l'imaginava blanca,
delicadament gronxada per un ventolí
qualsevol, en ignorava el nom.
Ara ho sé: és el gregal, a la profunda
cala de Fornells i ja veig ma barca,
la teva, la clara.
Ce ne furent
empressées, entre deux voitures,
à la nuit tombée.
Tu courais, les bras ouverts, riant
et gesticulant. Une erreur de guidage
t'avait conduite en pleine Italie
et le pizzaiolo, rougeaud, t'avait prêté
son téléphone pour que tu m'appelles. Tu
étais près de moi, si près,
et ne le savais pas encore. Ce fut la plus
belle course que je vis jamais. Il y a si
longtemps déjà et j'en souris encore.
lundi 27 juin 2016
Le Skateur
Mon petit se fait grand,
de courbes de béton en
rampes d'acier.
Je l'ai regardé à Poissy,
sous le soleil, manier
sa trottinette
avec des planches dans
les yeux, je l'ai vu,
sur la place de la ville
s'essayer à son nouveau
jeu ; puis, à Poissy, de
nouveau, je l'ai imaginé.
Un dimanche, à l'heure des
paroissiens et des gâteaux.
Concentré,
avec ses premières rides
d'expression. Équilibre
difficile à trouver,
sur la tranche. Vidéo
envoyée aux grands frères
pour en recevoir
l'adoubement complice.
La famille est une sphère,
centrale,
l'école, un peu plus loin,
cruciale. Maintenant d'autres
naissent quand le jeu
se fait sport et que les muscles,
autrefois si gauches, sont déjà ceux
du grand que l'on sera bientôt.
dimanche 26 juin 2016
Une soirée
dont je n'eus conscience
que plus tard, la portière
de ta voiture rouge claquée.
La chaleur avait baissé,
le vent s'étant levé ;
le canapé lourd et éteint
s'est soudain réveillé
sous ton rire et ton regard,
ta voix s'est fait geste et
le soir a pulsé véhément.
Au dehors, la pierre
était sonore, au dedans le cœur
battait fort. Il y eut des boissons
et des devis, un brin d'absolu pour
rendre jaloux les dieux inconsistants.
La cambra del violoncel
lluminosa, de parets,
elegants.
Sobre el cobrellit beix,
una funda carmesina
tancada.
A dintre, sons i flaire.
L'olor silenciosa de
l'espera.
Tot un món per conèixer,
per conviure, tèbiament,
en lloc de l'instrument.
A les fosques, callat,
sense moure'm, atent
a la respiració
del petit, m'imaginaré
el descans del cel·lo
i la gelosia
de la finestra oberta a
la ciutat, rere la cortina
de quadres.
Ocupar un espai estret,
a la mida de l'home, per
unes hores, uns dies,
ens ensenya el lent fluir
de la vida, amb l'amor
per guia.
mercredi 22 juin 2016
Clara
l'escriuré al peu de cada
pàgina com una promesa
d'avenir.
M'he passat massa mesos,
tristament alambinats,
disfressant de generalitats
la nuesa
de la veu. Cinq lletres, cinc
sons on s'imposen les velars
com qui s'enfonsa en un mateix
per a descobrir
qui és, vertaderament. Un nom
breu i límpid que ritma els dies,
de l'aurora al crepuscle. O Déu,
no crec en tu
però t'estic agraït per l'ofrena
del seu nom al zenit de l'estiu.
De bracets o, senzillament, acostats,
l'escriuré, a cada petjada, o passa.
L'estiu ets tu
ja em preparava a passar
d'una estació a l'altra
sense adonar-me'n o quasi.
Rere les cireres sucoses
els albercocs dorats, la pell
bronzejada per la platja de
Sérignan, al vespre.
I m'arribes. De cop i volta,
la primavera se'n va i ens reunim,
paraules senzilles. La poesia és
en els actes. Nostres.
mardi 21 juin 2016
Été
le souffle, rapide, est d'une forge.
Je cherche les ruelles ombreuses
et pense à toi.
Fête de la musique, solstice fébrile,
l'été s'amorce et le soleil frôle nos
joues et nos cœurs. Si tu le veux,
à cloche-pied,
nous lui rendrons hommage, des sommets
du Népal aux anses de Minorque. Voix,
cliquetis, frôlements se mêleront.
Et nous existerons.
Ànimes bessones
No s'havien creuat. Mai.
Oferien als amics el millor,
mes els hi faltava quelcom.
No ho haurien saber dir. Ni
n'eren conscients. Un buf.
Un alè. Una cosa lleugera
que sabés a glòria. Una ànima.
Bessona. El mirall invers. El
trobaren, un diumenge al vespre.
Les distàncies desaparegueren,
els seus llavis foren mar i platja.
S'estimaren. Molt. Et voilà.
lundi 20 juin 2016
Polyptotes
Pilote, pilotin, pilotine...
Le pilote avec son bateau
effilé, tout comme le bateau-phare,
a guidé mon enfance dunkerquoise,
dans ce port gris foncé, à la surface
moirée, où mon père travaillait dans
l'administration des douanes.
Des années plus tard,fortuitement,
j'appris que le président Chirac
avait été pilotin dans ses jeunes années
jouant au loustic en route pour le Vénézuéla.
De la pilotine, j'ignorais qu'elle ramassait
le bateau du pilote dans une bonbonnière de
lettres et de sons. Une amie me l'apprit par
une belle histoire. Elle concevait alors un
programme informatique à l'usage des pilotes,
des commandants de bord et de leurs armateurs.
Il fallait éprouver le progiciel ; on la manda.
Sans se départir de son élégance, elle monta
dans la haute cabine, toute à ses calculs et
aux manies des armateurs jaloux. Elle avait
oublié l'indispensable épreuve du feu, ou
plutôt de l'eau, en l'occurence. Le navire
prenait de la gîte, chaussée de fins escarpins
à talons, elle entreprit la descente. Les marins
rougeauds riaient à gorge déployée. Elle n'en menait
pas large. En bas, si bas, tout contre l'écume étaient
les haubans de la minuscule pilotine. Le jeu -mais elle
ne riait pas- consistait à saisir prestement le hauban
et à passer d'une embarcation à l'autre. Entre les deux,
les flots grondaient, avides d'engloutir cette informaticienne
trop belle pour être vraie. Elle ne disait rien et, avec grâce,
s'empressa de saisir fermement le cordage tendu. De la suite,
je ne traiterai pas, elle avait réussi son examen de passage.
Un parmi tant d'autres. À Barcelone je lui promis de l'écrire,
l'amour de Clara, un temps, m'en détourna. Et le voici, Fabienne,
comme promis.
dimanche 19 juin 2016
Glissements
En trottinette au parc,
Hadrien glisse en silence.
s'écoulent comme on jette
une poignée de semences.
avec les graines semées
comme si le temps clément
partagé, entre billes de plâtre
carambars filants.
Una festa grossa
Un tiquet de cartró beix
amb un val per menjar.
Ets convidada a la festa
grossa. Serviran paella
amb ''tinto del verano'',
l'estan preparant vora
el banc on ens vam
abraçar i besar. A dalt,
entre núvols, coloms i
gavines en porten el
record sense que ningú
en senti el cant esperat.
M'imagino la teva gana,
l'or dels grans i la boca
tacada de taronja on els
meus llavis et desitgen
ja.
Amor
Despertar-se de nit,
creuar-se de dits,
somriure a l'infinit.
Deixar-se de rimes,
treure-se del cap
tots els infinitius.
Amor : principi
i encarnació,
t'assaboreixo,
sencera. Ben pocs
te saben el nom,
amics parents.
Des de la plaça
apartada on juguen
els Lluïsos, mai
ens hem separat
i m'escolto les
cançons de
ton fill petit,
ben gran,
com l'ona
prepara la
revetlla
de foc.
M'has pintat
la nit de batec
rosa.
I la seva foscor
s'ha fet tan
clara.
Amor si el temps
i l'espai només
fossin miratges
per apropar-nos
millor?
jeudi 16 juin 2016
M'esperaves
Al vespre, fosquet,
m'esperaves sense
ser vista.
Batec d'uns cors
encara separats,
per uns instants.
La plaça era del Nord,
nosaltres l'haviem
perdut feia temps.
El terra era d'or, els coloms
t'envoltaven. De cop i volta
desaparegueren.
Ja es fregaven les nostres
mans abans d'arrambar-se,
paraula teva, la primera
que m'ensenyaries. La parada
se'ns empassà i les ombres
s'uniren mostrant-nos el camí.
mercredi 15 juin 2016
L'ombra de la partitura
quadrada com un billet de banc,
apartada com la meva presència,
callada i constant. Serà teva,
o de l'objectiu de la càmera
petita que portes a la mà?
Cap importància, l'ombra signa
les bodes de la veu i de l'arc,
del passat i del present,
del francès oblidat i de la dona
radiant. Llegeixo i no comprenc res,
ensenya'm, amor, que t'hi espero.
Dialogant amb el Paco
a distància; barreja les llengües.
La seva, la meva, les nostres.
Els porcs són fredolics, qui ho sabia?
L'ullastre més gros de l'illa es troba
a ca seva. Com una font de tinta fosca
per a la Tònia i al Joan a qui dec tant.
El Valentí té un xiringuito. Hi anirem,
amor, si déu vol. En kayak. Del gregal
haurem deixat la casa. I farem el vermut
a la platja, rodejat pels amics essencials.
Em deixaràs un temps, oi? Que el Paco és
home de diàlegs innombrables però cada dia
distints, adaptats als seus nombrosos amics.
Els porcs són fredolics. Amb tu no ho seré mai.
Quan parles francès
Oloro la fusta tendre
del cavallet de ton pare.
Els vianants segueixen
el seu rumb. La caixera
del cine fa mitja
i ens oblida al mig de
l'escena improvisada.
Pesco sons aguts,
entonacions brusques.
T'atures de parlar,
em mires.
Et robo un petó i corro
com un franxute salvatge
que saberes despertar.
Caminar
amb tu al meu costat, passarem
pels carrers ombrívols amb perfum
de mandarina.
Deixarem els barris cèntrics.
No portaràs el nas vermell,
ja no el necessites. Et coneixen
els infants
i els seus pares. M'inclinaràs
definitivament cap a la llengua
compartida. Som i serem.
I somiarem.
lundi 13 juin 2016
Deus absconditus
Crec en els homes i en les flors.
La rosella, el Lionel, el Rémi.
També crec en amics llunyans i
propers, cults i elegants. Ric.
Penso en l'«¡adiós, paredes!»
de la Celestina quan aquella deixava
la casa i se n'anava pels carrers.
Una parella divina, ¡sí, senyor!
Dos Déus amagats, silenciosos i
atents. Un impuls, només donaren
un impuls. I la vida se'ns emportà.
dimanche 12 juin 2016
Lliscar
rere la paret velar de tova seca.
Mai hauries pensat que es podria acariciar,
acaronar, una atzavara de pell resseca.
Una d'aquelles on els adolescents tímids
es juren un amor etern a força de signatures.
Mes una amiga nova te l'acaba d'ensenyar amb
veu tranquil·la com una evidència amagada a
un prestatge d'una llibreria petita de Ferreries.
La yema de los dedos, el rovell de l'ou: les llengües
es confonen i neix la sensualitat. Qui et prestarà un
d'aquests dits fins i sensibles que saben acaronar
les atzavares a l'illa dels arbres vençuts, fosquet,
en companyia d'amics comuns que ja sabien que us trobaríeu?
Langues et vers
La langue ne se choisit pas,
elle te cueille un matin puis
t'exprime comme un agrume
avant que de partir. Dehors,
les autobus ronronnent.
Ta bouche de la veille
est pâteuse. Tu ne parleras pas.
D'ailleurs, rauque, ta voix est cassée.
Non, tu écriras. En vers brefs, emprosés.
Et les langues, tes langues, alterneront.
Non loin, une amie digitale veille et t'y
autorise. Tout près, la ville s'éveille.
El xarnego
El xarnego
El xarnego. No pas un xarnego qualsevol.
Un fill de Castilla la Mancha, al Bon Pastor
instal·lat. La nit s'allarga. Al darrere del gin
tònic de gel blau, t'explica la vida. La seva.
El fill de vuit anyets, el barri menestral.
Els festivals de judo, escola rere escola.
Tu també ets un xarnego o ho voldries
ser. A Ciudad Real hi ha un poble petit
on els fills de sa mare riuen i somien.
Al sud de la capital, entre vinyes verdes,
tan verdes, es dorm la migdiada, becaina
allargada. T'ho contà un amic nou i profund.
Un xarnego. No pas. El xarnego.
A la ciutat en obres
Mercè, la novel·lista t'ho havia explicat:
aquesta és una ciutat en obres, sense
fi. A Horta o a Roger de Llúria.
Sota la pell de quitrà o de sorra, ensenya
la vida tèbia, dels veïns reunits el seny
i la rauxa sobtada. Sota la interminable
senyera quatribarrada. A la pista vermella,
al bell mig del col·legi, una parella ballava.
De besos i de retrets. En silenci. L'hora
era morada. Ho sabies. Sense explicar-li
mai, ella et comprengué. A dalt, per un
altaveu rovellat, una rossa cantava.
D'altres balls. De nenes i nens. Uniformats
de blanc amb cinturons de color.
Barcelona era bona. I la rossa sonava.
El sopar
Foren hores rares, a la posta antiga.
Mantell de paper quadrat. Veu trencada.
T'hi jugaves la vida puix que la vida,
sense jugar-se en perd la sal. Vam compartir
la ventresca i el formatge, la comtessa
de gel i els riures d'infant. Acabàrem
en un jardí de begudes blaves i cossos
de cireres. No sabiem l'hora. Tot just sabiem
que érem homes i dones de moviments
amples i elegants, de kimonos d'alfàbrega.
La nit tindria fi. Ho endevinàrem. De sobte.
Lâcher prise
Marcher à tes côtés. Lentement.
Sans jamais vouloir refaire le monde.
Le vivre, ça oui. Passer sous l'Arc
de Triomphe de brique étranger
aux armées hostiles, boire la ville,
aux sons neufs, au sang tiède.
Savoir enfin qu'une amitié prend
racine. Avec plaisir et distance.
Puis rire à Barcelone, ton aimée.
samedi 4 juin 2016
''Le soir, je vieillissais''
Lecture lente. D'une écriture jeune
et lointaine. ''Bonjour tristesse''.
Cécile s'étourdit entre les adultes,
le soir, aux côtés de son père,
elle vieillit, un temps. Un temps,
seulement. Conversations
inconsistantes. La vie à fleur de
peau. L'amer, l'amer toujours
recommencé.
mercredi 1 juin 2016
Quand l'odeur fait silence
il est temps de rentrer en soi,
de tirer les volets, de se glisser
sous la courtepointe pour mieux
la savourer et se la réinventer
volubile et criarde, unique
et obsédante. La voix s'en est
allée, la silhouette aussi dans
le froissement glacé des draps.
Il ne reste plus dès lors que
l'odeur patiemment, méthodiquement
emmagasinée. Jusqu'à une autre fois.
Peut-être.
Il avait oublié
la tiède onctuosité de la peau qui repose, le cœur
à fleur de chair, la bouche éperdue sur l'instant
pour tout avenir. Il avait oublié l'oubli, le regard
disjoint, la mémoire imprimée, les mains se croisant
dans le dos de l'autre comme sur le cœur d'un pécheur
repenti. Il avait oublié cela et plus encore. La voix
enrouée, les mots qui se conjuguent cependant que se
mêlent les langues et s'abîment les humeurs. Un temps.
Rien qu'un temps.