mercredi 29 juin 2016

Comme un journal à rebours

Comme un journal à rebours,
je découvre le fruit de notes
quotidiennes, choisies, polies
puis publiées.

Clarté du titre, humilité du
moule, tout est fait pour
ciseler la parole brute et
ses interactions.

Je retire mes lunettes, arrête
un temps ma lecture, y reviens,
lentement. Si mon métier tient
dans l'examen des textes,

l'encre y est froide, souvent
informe. Là il s'agit de lettres
de sang, le mien. Gémellité ?

Non. L'autre naît du même, un
levain différent opère et déjà
lève la pâte odorante. «Non
habemus hic nisi quinque panes

et duos pisces», t'en souvient-il ?
Multiplication des victuailles,
régal des convives. Vite, mon fils,
l'avenir t'appelle, il t'appartient.