samedi 29 mai 2021

QU'IL EST DUR DE VIEILLIR...

Un ancien premier ministre français, candidat malheureux à la mairie de Barcelone, s'est ému récemment de la pochade qu'avait réalisée à son endroit une émission à succès de la télévision catalane.

Cet éternel jeune homme connaît depuis quelques années une érosion rapide à la mesure du rythme effréné auquel il nous avait habitué et dont le fond de teint de sa caricature est un signe assez juste.

Quand il a pointé son nez dans la course à la magistrature suprême, parlant à l''envi dans un catalan qui est sa langue première mais qu'il a toujours refusé de parler dans les Pyrénées Orientales, le cantonnant à quelque intervention gouilleuse en Andorre, tous mes amis d'Horta, son quartier d'origine, dont deux grands écrivains, me félicitaient comme si j'avais quelque chose à y voir. 

Puis, au fil des mois, ils ne m'en ont plus parlé. À l'approche du scrutin, il n'y avait, dans son quartier, qu'une seule affiche de campagne hâtivement ficelée à un arbre de l'avenue qui y mène et qui porte le nom d'un très grand poète catalan, grand-père d'un grand maire et président de la Généralité.

On connaît la suite de ce qui ressemble, il faut bien le dire, à une pantalonnade, sous couvert de palinodie.  

Je ne parlerai pas, toutefois, en tant que Barcelonais de cœur, mais de Minorquin d'âme et d'origine. 

Cet émule de Rastignac, au nom de dépression géologique entre deux éminences montagneuses, a insulté l'île de mes ancêtres à deux reprises. 

Tout d'abord par un mariage dispendieux qui était insultant pour une population aux minces revenus, puis en se carapatant dans une luxueuse propriété appartenant à sa fraîche épousée, patronne d'une entreprise pharmaceutique florissante, pendant le premier confinement, alors que le COVID faisait des ravages sur l'île.

Je ne dirai rien des lourdes allusions que glisse le clip (le Mac chipé, la veste farcie de gros billets), je n'en sais rien ni ne veux le savoir.

Je me contente de songer à une vieille dame digne qui avait apprécié l'ancien édile d'Evry et qui en parle maintenant avec une lucidité que seuls les chansonniers osent avoir.

Sic transit gloria mundi.

PS : il y a quelques années j'ai prononcé au Ministère des Finances, en espagnol, une conférence sur les transformations urbanistiques de Barcelone à la faveur des Olympiades. On avait annoncé sa venue...ajournée pour cause de défense d'un 49.3 devant l'assemblée. Un signe, déjà ?