En hommage à Guy Goffette
J'aime les rues sonores de cette ville ancienne
qui couvent au soleil des désirs insensés.
On les croit immobiles, sans songes ni pensées,
alors qu'elles nous dévoilent leurs cuisses plébéiennes.
Il n'est que de songer aux trottoirs éventrés
criant aux quatre vents leurs rêves d'absolu
et aux passants pressés, jetant leur dévolu
sur les ombres rapides qui veulent folâtrer.
Si la ville est si sage, c'est qu'elle est délaissée
par les couples popotes, englués dans l'ennui,
et les fous orphelins qui sortent à minuit
courir dans la campagne, sans trêve ni repère,
oubliant à l'envi les charmes de leur mère,
cette ombreuse cité qui jouit du passé.