À Michaël
Clair et las dans le soir qui se fait.
Douceur de la parole qui l'accompagne.
C'est un regard qui a bu le monde
et n'en tire nulle gloire. Derrière lui,
des toiles, de couleur ou de gris, amples
épopées d'un individu ou fresques vives.
D'un bleu changeant naît un gros éléphant
qui se gausse au salon du rire des enfants.
Dans un plat, deux ou trois courbes mordorées
d'un poulet mariné que nous partagerons,
avec la semoule fine et les grains de piment.
Pigment d'une essence que le peintre nous offre.