lundi 20 mai 2024

En ondes langoureuses

Je me suis levé et pour toi j'écris,
la bouche sèche, les yeux brûlants, sans larme.
Il fait encore nuit mais des bandes de clarté
donnent à mes yeux cette eau que le sommeil leur vole.

Les oiseaux chantent clair. Combien sont-ils ? Je ne sais.
Proches et lointains, ils guident mes doigts sur le clavier.
Une pie les bouscule, qui traverse la maison de part en part.
Ils n'en ont cure et poursuivent leur chant discontinu.

J'ai laissé le mètre policé, le simple hexasyllabe, cette sécurité
de l'écriture humble. J'écris sans y prendre garde, comme on s'éveille
à la vie, intimidé, désirant combler par une écriture hâtive
le battement d'un cœur qui renaît, bat, et se répand en ondes langoureuses.