Je frémis de l’indécente attitude du ciel,
quand il dessine les couleurs de la tempête
avec des flocons d’encre, de prunes et de raisin.
De loin, les pleurs du vent éclatent le monde
et m’emportent dans le cœur de la plaine,
sur la terre meuble, profonde et ardente,
de l’espace dans le temps perdu pour les yeux.
Je me suis fiancé avec les prés humides et les cimes
vibrantes nées sur la terre sauvage,
et avec la brise insistante qui lentement
m’enfonce dans le ciel obscur du firmament.
Je suis venu pour sentir l’intense angoisse
de la nature adverse.
Lluís Bosch, traduit du catalan
par Michel Bourret Guasteví