à Lou et Sophie.
Trois heures et des poussières. Pas plus.
Pas moins, par bonheur. La maison m'accueille,
le soir tombé, au bout d'une rue au nom d'aviateur.
Petite, chaleureuse. Aux murs chaulés de frais.
Pour accéder à son sommet où l'on offre aux
invités l'eau chaude et le savon frais, on sillonne,
mêlant ses pas aux générations antérieures qui ont usé
les degrés et le carrelage de couleurs. Il fait bon,
l'odeur de la cuisine dessine des sourires que les
deux hôtesses, des amours, prodiguent et font naître.
Laissons le pronom impersonnel. Je suis bien. Cela fait
tant de temps que je ne les ai vues. L'une, que je connaissais
mal, éclate de beauté ; l'autre, d'un noir lumineux, a infléchi
sa vie. Les meubles sont d'elle, délicats et solides, déjà
patinés par la parsimonie du geste. J'y suis bien. Et les aime.