ma carte du tendre n'est pas tracée
à l'encre sur du vélin, pas plus
qu'elle ne s'assimile à la liste
gourmande d'un Dom Juan de sous-
préfecture. Ma carte du tendre
est faite de sourires pêchés,
de baisers ravis, de regards
bus à l'improviste ou à dessein
et que je recrée à l'envi, dans
ma chambrette, avant de les fixer
un temps dans l'écoute hasardeuse
des dizaines de disques de Chet Baker,
Bill Evans et Paul Desmond que j'ai
fourrés dans ma fine musette de verre.