Le lundi après-midi m'offre,
depuis quelques années déjà,
une île de bois et de senteurs,
de chuchotis et d'éclats de rire,
au cœur de mon université, sans côte
ni rivage. J'y observe et rêve, cherchant
de mes amis les visages et la parole précieuse.
J'y enseigne en silence, bien loin de la chaire
ventée et, à chaque fois, j'y gagne un détail
qui lancera le cours prochain. Ainsi, aujourd'hui,
derrière moi, une étudiante confie à une autre que
sa mère est coiffeuse. Et aussitôt de se planter
devant moi le mari de la coiffeuse, Jean Rochefort,
en passionné infini d'Oum Khalsoum entre teintures
et parfums. Je sais déjà comment je commencerai. Chut...