Sur quelques vers de Salvat Papasseit
Quand tu sentiras ma bouche,
s'approcher de la tienne, à pas
feutrés, retiens ton souffle,
ferme les yeux en découvrant
le drap. Je te prendrai toute et
ne voudrai te laisser. Le café
brûlant pourra bien attendre.
Je chercherai en son grain
refroidi la peau de ton épaule,
la tiédeur de ton cou. Tu dormiras
alors, clarté abandonnée à la main
ouverte, et je voyagerai heureux
dans chacun des sillons de ta paume
comme ces jeunes amants nés
à la passion, au tournant d'une nuit.