Toute votre vie, vous avez marché,
de maison en maison, dans le même
village ou à travers la France.
De petits appartements, des villas
lumineuses, à la ville comme aux
champs. Partout, vous avez laissé
votre odeur, ce parfum qui n'appartient
qu'à vous et qui fait rougir le serpolet
et pâlir la lavande. Le fumet de la daube
se réchauffant à petits bouillons sur un
coin de gazinière, l'entêtant parfum de
fleurs d'oranger des navettes façonnées
par vos mains ou celles qui vous accompagnaient.
Une autre maison vous accueille, aujourd'hui.
Oh non, pas celle où vous vous réunissez pour
écouter Marianne et vous abreuver à sa sagesse
souriante. Non, celle des aquarelles vives et
des poèmes légers. Toute votre vie, en un mot.